Ce miel est-il vraiment Français ?

Ce miel est-il vraiment français ? Enquête sur une étiquette qui sent le flou…
Par Didier Maury – @didiergourmands
Une étiquette rassurante... mais trompeuse ?
En faisant mes courses dans un supermarché bien connu de l'enseigne U, je tombe sur un pot de miel bio joliment présenté. Étiquette élégante, logo "Agriculture biologique", mentions rassurantes : "mis en pot dans les Pyrénées", "famille d'apiculteurs", "sans pesticides", "sans antibiotiques". Tout y est pour me faire croire que ce miel est un produit local, français, artisanal et de confiance.
Mais en regardant de plus près, sur le bouchon du flacon, une mention discrète attire mon attention : Bulgarie - Brésil.
L'illusion de l'origine française
Ce pot de miel illustre parfaitement une pratique malheureusement courante dans l'agroalimentaire : le marketing qui joue avec les mots et les perceptions. Oui, ce miel est mis en pot en France. Oui, il est certifié bio. Mais le produit en lui-même vient d'autres pays. En l'occurrence, la Bulgarie et le Brésil.
Et ce n'est pas illégal. L'étiquette est techniquement conforme à la réglementation. Mais est-ce honnête vis-à-vis du consommateur ?
Que garantit vraiment le logo bio ?
Le label AB ou bio européen garantit une absence de pesticides chimiques, d'antibiotiques et de sirops de sucre. C'est déjà une excellente chose. Mais attention : ce label ne garantit pas une origine française.
Dans ce cas précis, ce miel est bio selon le cahier des charges européen, mais il a été produit à l'étranger. Il a ensuite été importé en France, puis mis en pot par une entreprise française. Cela suffit à permettre de jouer la carte du "Made in France", au grand dam de la transparence.
Pourquoi est-ce un problème ?
Parce que le consommateur pense acheter un produit local, en soutenant un apiculteur français. Or il achète en réalité un miel issu de circuits industriels mondialisés, avec un impact carbone plus important, une traçabilité parfois floue, et souvent un goût et une richesse nutritionnelle amoindris par le mélange de plusieurs miels d'origines différentes.
Il est également plus difficile de contrôler les conditions de production à l'étranger. La tentation de diluer le miel avec d'autres sucres, par exemple, a déjà été dénoncée par plusieurs enquêtes européennes.
Et côté nutrition ?
Heureusement, le miel reste un excellent produit lorsqu'il est de qualité. On lui donne souvent le nom de "Nectar des Dieux".
Il à des propriétés:
Antiseptiques
Antibactériennes
Antivirales
Naturellement sucrant, il contient des antioxydants, des enzymes, des minéraux... Et surtout, son index glycémique est souvent plus bas que celui du sucre blanc.
Prenons l'exemple du miel d'acacia : il a un IG d'environ 35, contre 70 pour le sucre blanc. C'est un atout pour ceux qui cherchent à modérer leur pic glycémique, notamment les personnes diabétiques ou sensibles à l'hyperglycémie.
Mais attention : tous les miels ne se valent pas. Un miel industriel, chauffé à haute température et mélangé, perd une bonne partie de ses qualités.
Comment bien choisir son miel ?
Voici quelques conseils simples :
Lire l'étiquette avec attention : vérifie l'origine, souvent indiquée en tout petit.
Favoriser les circuits courts : marchés, ruchers locaux, coopératives apicoles.
Chercher la mention "récolté et mis en pot en France", c'est plus fiable.
Privilégier les miels monofloraux (acacia, châtaignier, lavande...) et non mélangés.
Se méfier des prix trop bas : un miel de qualité ne peut pas être vendu à prix cassé.
En conclusion
Le pot de miel de grande surface que j'ai vu n'est pas une arnaque au sens strict. Mais c'est une belle illustration de la manière dont le marketing peut détourner la perception du consommateur.
Alors pour bien manger, pour soutenir nos apiculteurs, et pour savourer un vrai produit du terroir, soyons vigilants. Et comme je le dis souvent : "Si c'est bon, c'est que c'est clair."
"ton apiculteur local, lui il ne te roule pas dans le sucre"
Et n'oublions pas que les abeilles jouent un rôle fondamental dans notre survie. Si cela vous intéresses, je pourrais développer ce sujet.
Sources: https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/laction-de-la-dgccrf/les-enquetes/authenticite-et-qualite-des-miels-les-anomalies-restent
Didier Maury @didiergourmands